« Les vieux auraient des larmes aux yeux »
Trente objets de Hiva Oa seront prêtés à un musée prévu sur place. Madame le maire vient de séjourner à Bâle et a visité la collection dans le dépôt. Il y a eu des moments touchants et amusants.
« C'est magnifique ! » La visite se précipite littéralement sur le bijou de doigt de danse. La fine pièce est regardée sous tous les angles. Les visages rayonnent.
Des choses les plus divers de Hiva Oa – une île des Marquises dans le Pacifique – sont disposé sur trois grands tables. C'est la première fois que le maire d'Hiva Oa, Joëlle Frébault, son fils Moerani Frébault et son collaborateur Marc Tarrats les découvrent.
Depuis bientôt cent ans, quelque 600 objets d'Hiva Oa et des Îles Marquises sont en possession du MKB. Elles ont été apportées à Bâle par Theo Meier et Lucas Staehelin et quelques autres collectionneurs. Un musée est prévu à Hiva Oa, où des objets provenant de Bâle seront également exposés
La délégation de Hiva Oa a séjourné trois jours dans la ville. Elle a parlé de ses projets, a été reçue par la commission du musée ainsi que par le président de la ville de Bâle, Beat Jans, et a visité les objets crées par ses ancêtres dans les réserves du musée sur le Dreispitz.
On sent le passé
« C'est incroyable de voir et de toucher les objets. On sent le passé », dit Joëlle Frébaut. « Ce serait tellement beau si aussi nos proches et les habitants de Hiva Oa puissent les voir. Les anciens auraient sans doute des larmes aux yeux. »
Au début, le maire se montre plutôt réservée. Elle effleure respectueusement des nattes tressées, des chapeaux, des haches en pierre ou des pagaies. Lentement, elle laisse ses doigts se promener sur un grand bol en pierre. Imagine ce qui y a été conservé.
Les originaux
Tandis que son fils, bavardant joyeusement, partage son savoir et son enthousiasme avec la conservatrice Beatrice Voirol et deux chercheurs. Un festival va bientôt avoir lieu chez eux, dit-il, et il s'intéresse donc tout particulièrement aux accessoires de danse. Ce sont donc les originaux, dit-il avec enthousiasme. Et se met à étudier chaque détail.
Mais il a aussi son moment « privé » : plus tard, il met une partie d’un accessoire de danse sur son poignet et le regarde, tout absorbé.
Il est également un plaisir d'observer comment la mère et le fils ont discuté à voix basse d'une simple pierre ovale peu de temps auparavant. Ils se demandaient à quoi elle servait et comment on la manipulait.
Un diadème en écaille de tortue suscite un grand intérêt chez les visiteurs et fait l'objet d'une longue discussion animée. On se demande si elle appartenait à un enfant.
Il y a tellement des émotions
Une nasse est posée à côté. Joëlle Frébault plaisante en disant que c'est « son » objet, que c'est elle.
Le maire souligne plus d'une fois à quel point elle est reconnaissante que les choses aient été si bien conservées et préservées. Elle dit : « Il y a tellement d'artisanat, tellement d'art dans tout cela. Et aussi du savoir, de la passion et des émotions. Beaucoup d'habitants actuels de Hiva Oa ne connaissent même plus cela. »
Qu'est-ce qui a donc toucher le plus a Joëlle Frébault ? La figure de tiki ainsi que les accessoires de danse avec les cheveux des ancêtres.
Rire et réfléchir
La mère et le fils rient de bon cœur devant un clou d'oreille provenant d'une dent de cachalot. Apparemment, leurs ancêtres n'auraient pas eu peur des baleines.
Et puis à nouveau un moment de réflexion : tous deux mettent leurs deux mains autour d'une tête en pierre volcanique. Ils se taisent.